Musculation et ski de fond
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L’hiver arrive. Pour un golfeur, ce n’est pas une bonne nouvelle ; mais pour un adepte du ski de fond, la neige arrive encore trop tard ! On ne peut vraiment pas satisfaire tout le monde tout le temps !
Le ski de fond est associé à l’endurance aérobie. Bien que différentes filières énergétiques soient sollicitées par ce sport, l’image que nous en avons est celle-là : long et pas toujours très intense. Mais justement, est-ce que la musculation peut être utile aux athlètes qui le pratiquent ? Qu’on parle des athlètes de haut niveau ou des guerriers de fin de semaine, je peux vous assurer de l’utilité de ce type d’entraînement. Il y a une vingtaine d’années, j’ai eu la chance de conseiller des skieurs de fond présentant des profils et des niveaux de performance très différents, et tous ont pu profiter des bienfaits de la musculation dans le contexte de leur sport.
Évidemment, la musculation ne peut pas remplacer la technique si celle-ci est déficiente. Néanmoins, une force accrue, avec une augmentation très limitée du volume musculaire, s’avérera bénéfique. Comment aborder ce type d’entraînement ? Traditionnellement, les gens croient qu’il faut développer la force endurance et faire des séries qui n’en finissent plus et qui sont entrecoupées de très peu de temps de repos. Erreur. Bien qu’il soit sage de progresser des petites charges vers les charges plus élevées, j’utilisais beaucoup plus la force maximale, soit 8 répétitions ou moins. Bien sûr, ce type d’entraînement sort les skieurs de leur zone de confort. Par contre, quand vient le temps de grimper ou d’accélérer, cela s’avère très utile pour eux.
Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance d’observer l’approche musculaire de skieurs de fond de haut niveau en assistant à leur entraînement. La tendance est vraiment de développer la force maximale. L’avantage de ceci est de pouvoir, entre autres, augmenter sa force sans pour autant augmenter son poids corporel. Dans un sport de locomotion comme le ski, cela est de la première importance.
Ceux qui ne sont pas des athlètes de haut niveau devraient-ils faire la même chose ? Les personnes dites « ordinaires » ont rarement les mêmes besoins, et toutes les formes de musculation peuvent avoir leur utilité. Dans la mesure où vous ne prenez pas de poids, ou alors très peu, allez-y. Il y a des personnes qui, grâce à leur morphologie ou à leur bagage génétique, sont peu enclines à prendre du poids. Celles-là peuvent exécuter le nombre de répétitions qu’elles veulent. Les personnes déjà très musclées ont avantage à limiter leur nombre de répétitions entre 6 et 12, (celles qui permettent, habituellement, la plus grande prise de masse) ou, mieux encore, à limiter chaque série à un maximum de 20 secondes d’effort au total... Ce qui donnera lieu à un rythme de travail explosif, loin d’être adapté à la condition physique des débutants. Ces derniers devraient d’ailleurs s’assurer d’apprendre à bien faire chaque exercice avant même de penser à en accélérer l’exécution.
En conclusion, l’augmentation de votre force vous sera utile. Par contre, si votre réel plaisir consiste à vous retrouver en plein air plutôt que de vous astreindre au fourmillement d’une salle de musculation, allez jouer dehors !